Diplômés, Exposition

Passage #2

Du au

Exposition collective des diplômés 2018
Iliana Chazal, Zagros Mehrkian, Lucas Irad, Sophie Scognamillo, Morgana Planchais, Bora Lee, Léandrine Damien.

2019 passage 2 - Agrandir l'image, .PDF 1.3Mo (fenêtre modale) 2019 passage 2 © thomas giacomoni - Auteur : thomas giacomoni

Passage #2

Diplômés DNSEP 2018

 

Présenter le travail des diplômés est toujours, au sein d’une école supérieure d’art, un très grand bonheur et un réel plaisir. C’est l’aboutissement de cinq années d’un accompagnement individualisé impliquant toute l’équipe pédagogique ainsi que l’ensemble des équipes de l’école. C’est une sorte d’au-revoir à celles et ceux qui ne sont déjà plus des étudiants, qui pour certains sont déjà artistes, pour d’autres hésitent encore entre plusieurs voies, ou d’autres encore en ont choisi une qui conserve le lien avec le monde de la culture.

L’unité ou la cohérence que l’on peut attendre d’une exposition est ici réduite à son plus petit dénominateur commun, celle d’une année commune de promotion, l’année 2018, année au cours de laquelle, toutes et tous ont passé leur Diplôme National Supérieure d’Expression Plastique, homologué au grade de Master 2. C’est en tout cas la donnée la plus certaine. Néanmoins, au-delà des apparences, dans leurs relations artistiques, dans leurs recherches personnelles, des traits apparaissent comme marquant à la fois les enseignements qu’ils ont suivis et les choix qu’ils ont fait. Oui, une promotion met en exergue certains aspects des appétences d’une génération, dans la différence ou la continuité à celles qui l’ont précédée, à celles qui suivront.

Le son est probablement la première matière qui saisira le visiteur ; celui des instruments à activer de Léandrine Damien ; celui produit par un disque de vinyle, par Iliana Chazal, et qui se transforme dans le temps.

La parole en est une autre, celle contée par Zagros Mehrkian, sortant du socle même de la sculpture en remplacement de l’auteur performeur auquel il nous a habitué ; et celle, plus discrète encore des bouteilles à la mer échouées, çà et là dans la galerie, lettres de Sophie Scognamillo lues à la recherche d’auditeurs.

Ce qui commence à pointer ici est l’appel au visiteur, au spectateur, et au rôle qu’il est attendu de jouer. Rappel oh ! combien nécessaire des règles d’une exposition où chacun se voit confier une fonction pour son plus grand plaisir. C’est ce à quoi invite la projection de Lucas Irad et ses tests de Rorschach. Mais les vidéos de Morgana Planchais, dans lesquels de jeunes migrants nous content leur histoire, n’en appellent pas moins à notre sensibilité.

Au milieu de ces récits réels ou de fiction, se déploie une œuvre de papier de Bora Lee, jouant de ses propres découpes et de la lumière pour s’imposer et déjouer la fragilité du support.

Deux notions semblent s’imposer à tous. Celle du temps, non pas seulement le temps de la création, de l’atelier, qui souvent n’existe pas encore à la sortie de l’école, mais aussi du temps nécessaire au déploiement de l’œuvre dans l’espace même de l’exposition. Cette dimension temporelle est riche des échanges qu’elle crée avec les autres artistes et avec les spectateurs.

Et la seconde notion qui s’impose, me semble être celle de l’invisible, au sens premier de ce qui est là mais n’est pas vu, mais aussi comme pendant de l’indicible, ce qui ne saurait être dit par l’impossibilité des mots, et qui ici ne saurait être montré par impossibilité matériel. C’est évidemment tout ce travail préparatoire, tous ces essais, tous ces rushs, toutes ces tentatives qui, cumulées, n’en constituent pas moins, empiriquement, la colonne vertébrale de chacune des œuvres montrées dans cette exposition. Et c’est peut-être là, dans cet invisible que toutes ces œuvres dialoguent frénétiquement entre elles, comme dans une dimension qu’il nous faudrait percer et que seul le temps de l’exposition peut nous offrir.

L’exposition des diplômés est un moment privilégié pour notre école, car elle permet d’accompagner une dernière fois nos ex-étudiants vers leur destin professionnel. Si l’ESADTPM a choisi un modèle peu partagé – la plupart des écoles présente les travaux de leurs diplômés dans la continuité de leurs diplômes, en fin d’année -, c’est avant tout dans un souci d’accompagnement et de professionnalisation. Suivre les anciens étudiants pendant l’année qui suit leur sortie de l’école, nous permet de mieux les aider à faire leurs premiers pas dans le monde professionnel, et d’ajuster nos programmes de formation aux attentes des étudiants, par leur retour d’expérience, dans un monde en mutation.

Depuis septembre 2018, l’ESADTPM s’est équipée d’un nouvel outil par la création de La galerie de l’école. Celle-ci a un triple objectif : donner une visibilité à nos activités pédagogiques au cours desquelles les étudiants produisent des travaux ; offrir un espace d’exposition à nos diplômés et pour certains projets portés par des artistes internationaux invités à l’école ; participer à une dynamique artistique dans le centre ancien de Toulon auprès de nos partenaires, la Maison de la Photographie, le Port des Créateurs, le Metaxu, pour ne citer qu’eux. C’est aussi affirmer qu’une école supérieure d’art prend tout son sens dans l’interaction avec les acteurs de son territoire pour mieux s’ouvrir au monde.

Jean-Marc Avrilla

Informations pratiques

La Galerie de l'école

18 Rue Chevalier Paul,

Place des Savonnières

83000 Toulon

 

La Galerie de l'école est ouverte du mercredi au samedi de 14h à 18h