Diplômés, Exposition

[DÉ]FORMES

Du jeudi 11 mai au vendredi 09 juin 2017

Caroline Mary, diplômée de l'ESADTPM en 2016

[DÉ]FORMES © Caroline Mary

Vernissage le jeudi 11 mai à 17h

Au premier abord elles se ressemblent.
Elles sont molles, fraîches, souples, un peu collantes.
Une fois empilées, aplaties, scindées deux à trois fois, elles ne font plus qu’une.
Elles se ressemblent toujours.
1240°C plus tard, tout les différencie.
L’une a tenu sa place, solide.
L’autre a lâché prise et s’est répandue.
Les grès se mêlent aux faïences, se forment, se déforment, se reforment.

Il semble que Dalí ait dit, le moins que l’on puisse demander à une sculpture, c’est qu’elle ne bouge pas. Il est insensé d’espérer de l’argile qu’elle obéisse à cette requête, en effet, c’est une matière vivante qui se meut. Elle se rétracte en séchant, poursuit en cuisant, change d’état parfois, chante à sa sortie. Après tout cela, peut-être cesse-t-elle de «bouger». Mais c’est sans compter sa fragilité.

Encore une tentative de montrer à voir des formes pures ?
Modeler une première fois le mélange grès/faïence puis laisser les températures extrêmes le refaçonner, voici le désir qui m’anime. La matière se donne forme elle-même en fondant, sujette à la gravité elle se déplace à son rythme et se fige en suivant la courbe des températures du four. Je propose ici d’observer certaines de ces métamorphoses pour ce qu’elles sont. Laisser courir le regard.

Il n’est pas aisé de considérer les choses simplement pour ce qu’elles donnent à voir, sans chercher à y porter un regard analytique. Ici il faut baisser le volume de la raison pour voir autrement. Le changement d’échelle peut aider en rendant plus ou moins méconnaissable un objet ou un sujet si familier qu’on ne lui accorde plus d’attention.